« Il y eut dans le Christ une charité parfaite ; il n’eut cependant ni la foi ni l’espérance. » Thomas d'Aquin

 

 

 

 

Il chemine dans un pays peuplé de certitudes et de doutes, de joie et de peine, de peur et d’espoir, de vie et de mort. 

Il n’est pas seul, elles l’accompagnent discrètement, mais il ne le sait pas encore. Chemin faisant, la solitude et la lassitude sèment le doute en lui. Il est alors tenté de tout abandonner et d'oublier ces chimères. Il s’émerveille malgré tout devant la nuit étoilée, l’aube prometteuse, les champs, les forêts, la pluie et le soleil. Sans pouvoir se l’expliquer, il se sent reconnaissant et réalise qu’elles sont là. Marcher avec elles, lui donne force et confiance. La monotonie de ce chemin sans fin le rend de plus en plus silencieux et réveille en lui des souvenirs, convictions désuètes d’un monde qu’il avait oublié et qu’il abandonne. Il comprend peu à peu ce qu’elles chuchotent, devient simple, authentique. Son pas tranquille témoigne d’une paix croissante. Il ne sait plus ni d’où il vient, ni où il va et ni qui il est.

 

Cette marche, comme le vol gracieux et rapide de l’hirondelle, n’est ni de hier, ni d’aujourd’hui, ni de demain, mais parfaite réalisation.

 

Une intuition fulgurante l’illumine un matin comme les autres. Il est saisi par une évidence sans pareil. Amour infini, paix profonde, inexprimable.

 

Elles disparaissent aussitôt.